e soleil est très chaud pour un 15 février, et de petits groupes sont déjà installés. Sur les bancs de pierre de la place, chacun a son petit sac plastique. A l’intérieur, il y a une salade composé ou un sandwich. Seul un petit bonhomme s’est attablé. Ce sont des huîtres, des palourdes, des moules, qu’il a apporté. Il sort même un petit rosé. Il a un visage paisible, et de temps en temps, lorsqu’il jette quelques miettes aux pigeons, son visage s’éclaire et un sourire anime ses lèvres. Il s’est installé face à la mer et au soleil comme la plupart des groupes, et après le repas la tentation est sans doute trop forte, il s’allonge. D’ailleurs ils ont tous succombés. Les enfants eux, gambadent. Ils courent, ils grimpent, ils sautent. Certains se laissent glisser le long des rampes comme ils le feraient sur un toboggan. Même les plus jeunes, accrochés aux mains des adultes qui les accompagnent, ne peuvent pas s’empêcher de sautiller et de sauter.
Régulièrement des talons martèlent rapidement les dalles de pierres. D’un pas décidé, le regard lointain, ils sont nombreux à traverser la place. Ils empruntent pour la plupart, les larges escaliers centraux, où personne n’a osé s’installer. Ils sont seuls, en couple, ou en groupe. Rarement des chiens les accompagnent. Il y a même des joggeurs qui se risquent sur la côte douce mais longue qui relie la rue caisserie au quai du port.
Deux pigeons qui picoraient çà et là les restes des repas, descendent petit à petit vers le vieux port. Progressivement les bancs se vident, et dans un même rituel tous déposent leurs déchets dans les poubelles alignées le long des arbres emprisonnés.